Comment choisir ses chaussures de cuisine en 2025 : guide complet

Sol glissant, projections d’huile brûlante, service qui n’attend pas : le quotidien d’une brigade professionnelle ne laisse aucune place à l’improvisation. Pour réduire les accidents et maintenir un niveau d’hygiène irréprochable, la sélection des chaussures portées en cuisine est aussi stratégique que le choix d’un four mixte ou d’une cellule de refroidissement. Entre chaussures de sécurité certifiées, sabots aérés, baskets techniques et mocassins élégants, le marché 2025 propose des modèles toujours plus innovants qui combinent confort, style et haute sécurité.

Ce guide décrypte les normes, compare les styles et livre des conseils précis pour accorder votre paire à votre poste, prolonger sa durée de vie par un entretien adapté et, surtout, protéger durablement vos pieds.

Pourquoi des chaussures de cuisine adaptées sont essentielles dans un environnement professionnel ?

Dans la majorité des restaurants français, plus de 60 % des blessures déclarées au service des ressources humaines concernent les membres inférieurs ; la moitié d’entre elles surviennent en zone humide ou grasse. La sécurité commence donc au niveau du sol : des chaussures de cuisine mal choisies impliquent glissades fréquentes, micro-traumatismes répétés et, à terme, baisse de productivité.

  • Prévention des TMS (troubles musculo-squelettiques) grâce à l’amorti intégré.

  • Réduction de la fatigue liée aux longues heures debout par une semelle ergonomique.

  • Amélioration de l’hygiène en limitant la migration des liquides corporels ou alimentaires.

  • Image professionnelle valorisée en cas de cuisine ouverte sur la salle.

Sécurité en cuisine : l'importance des chaussures conformes à la norme EN ISO 20345

La norme EN ISO 20345 est la colonne vertébrale de toute chaussure de cuisine. Elle exige un embout résistant à un choc de 200 J et une compression de 15 kN, garantissant une protection efficace contre les casseroles tombantes ou les chariots de livraison.

Respecter la certification EN ISO 20345 signifie qu’à chaque pas, le cuisinier bénéficie d’une défense invisible mais mesurée scientifiquement. L’embout supporte l’impact d’une casserole en fonte, la semelle absorbe l’énergie des longues stations debout et la matière antistatique sécurise l’usage d’appareils réfrigérés. Quand un sol nappé d’huile surprend la brigade, le grip SRC évite l’entorse qui immobiliserait un commis. Cette norme formalise aussi la résistance aux hydrocarbures et la tolérance thermique jusqu’à 300 °C, critères décisifs devant les friteuses ou planchas. Choisir une paire non conforme revient, en cuisine, à ôter le garde-corps d’une passerelle et expose tout le service à des arrêts maladie coûteux.

Que couvre exactement la certification EN ISO 20345 ?

Souvent réduite à la présence d’un embout, la norme EN ISO 20345 impose en réalité plus de dix critères de sécurité qui, une fois réunis, transforment une simple basket en véritable EPI de cuisine.

Les laboratoires agréés testent la chaussure dans des conditions extrêmes pour garantir sa fiabilité sur la ligne chaude comme en pâtisserie. Bien loin de la simple coque, la certification orchestre un véritable cahier des charges. Elle impose d’abord un embout 200 J qui pare les chutes d’ustensiles, puis vérifie l’absorption d’énergie au talon ≥ 20 J pour limiter les douleurs lombaires. La semelle doit prouver son adhérence SRC sur carrelage gras et sa résistance aux hydrocarbures face aux éclaboussures de friture. Viennent ensuite l’antistaticité pour neutraliser les charges près des armoires froides, la tolérance thermique HRO 300 °C devant les fourneaux et, en option, la plaque anti-perforation qui protège du verre brisé. Chaque critère est testé 30 000 flexions, garantissant un EPI fiable jusqu’au dernier service.

Exigence incontournable mesurées en laboratoire

  • Résistance à l’écrasement (200 J) : simulation de la chute d’un pot de 2 kg depuis 1 m.

  • Compression (15kN) : équivalent au passage d’un chariot chargé.

  • Antistaticité : dissipation maîtrisée des charges électriques – crucial près des cellules de refroidissement.

  • Absorption d’énergie au talon ≥ 20 J : limitation des TMS après 10 000 pas par service.

  • Résistance aux hydrocarbures : la semelle ne se délite pas au contact d’une huile de friture à 180 °C.

S1, S2, SIP, S2, S3 : décoder les marquages :

S1

coque + antistatique + absorbeur de chocs ; idéal caisse ou réception, peu conseillé en cuisine humide.

S1P

S1 + semelle anti-perforation ; utile pour les laboratoires charcuterie avec déchets tranchants.

S2

S1 + tige hydrofuge ; la base pour un chef de partie poissonnerie.

S3

S2 + plaque anti-perforation ; la référence pour la production et la plonge.

À noter : la plaque anti-perforation est disponible en acier ou en fibre composite, cette dernière réduisant le poids de 30% sans perte de performance.

Processus d'homologation : les coulisses

Un fabricant confie un lot test de 20 paires à un organisme notifié (CTC Lyon ou PFI Pirmasens). Les cycles sont les suivants :

Trois erreurs fréquentes à éviter :

  1. Confondre norme professionnelle (EN ISO 20347) et norme de sécurité (EN ISO 20345) ; la première ne comporte pas d’embout.
  2. Remplacer un embout acier par un embout plastique bricolé : la conformité devient nulle.
  3. Rogner sur l’épaisseur de semelle pour le look : vous perdez l’absorption d’énergie et donc la validité S1/S2/S3.

Semelles antidérapantes SRC : l’atout indispensable pour éviter les chutes.

Un revêtement en résine époxy, une fine pellicule de graisse et c’est la glissade assurée. Les semelles SRC cumulent deux tests (SRA + SRB) sur céramique et acier enduit de glycérine. Elles offrent l’adhérence requise sur sol humide, gras ou farineux.

  • Canaux d’évacuation favorisant le drainage des liquides.
  • Composés caoutchouc-nitrile résistant à 300 °C en contact bref.
  • Profil auto-nettoyant limitant les débris coincés sous le pied.

Niveaux de protection S2 et S3 : comprendre les différences et bien choisir :

Niveau Particularité clé Postes conseillés Exemple de modèles
S2 Tige hydrofuge + embout  Chef de partie, pâtissier Mocassin TED
S3 S2 + semelle anti- perforation Commis en production, légumerie  Mocassin DAN

Le choix se résume à cette question : risque-t-on de marcher sur des éclats de verre ? Pour les sites de traiteur ou de boulangerie, l’intégralité de la brigade opte souvent pour S3. Dans une pâtisserie de palace, S2 suffit car la casse au sol est moins fréquente.

Matériaux résistants aux liquides et à la chaleur : une protection renforcée pour les chefs

Les nouveaux matériaux microfibres résistent à l’eau, à l’huile et tolèrent un lavage à 60 °C sans craqueler. Les textiles à base d’aramide, inspirés des gants de pompier, montent d’un cran face aux flambées de poêle. Une chaussure intègre aujourd’hui :

  • Un film PU hydrophobe pour stopper l’humidité.
  • Une doublure 3D mesh optant pour la respirabilité et le confort.
  • Un intercalaire en EVA injecté pour absorber les chocs.

Conseils d'achat de chaussures de cuisine : les différents styles

La silhouette n’est pas qu’un caprice esthétique : chaque forme influence le maintien, la mobilité et l’entretien. Les trois familles suivantes couvrent 90 % des besoins identifiés lors de l’audit 2024 du syndicat national des restaurateurs.

Sabots de cuisine : ventilation, entretien facile et stabilité au quotidien

Les sabots dominent toujours les laboratoires froids et les postes plonge. Leur ouverture arrière booste la ventilation, et la bride pivotante garantit la stabilité en cas de mouvement rapide. En zone humide, ils sèchent en 30 minutes après passage au lave-bottes.

Mocassins de cuisine : élégance, maintien et confort pour les chefs

Fermé sur tout le pourtour, le mocassin apporte protection des orteils et présentation soignée devant le client. Les versions cuir lisse hydrofuge se patinent comme un Richelieu de salle, tandis que la semelle microporeuse réduit la fatigue.  

  • Brides élastiques latérales pour un enfilage rapide.
  • Insert gel sous le talon améliorant le confort dynamique.
  • Hauteur de talon 2,5 cm pour équilibrer posture et propulsion.

Baskets professionnelles de cuisine : alliés des professionnels mobiles et modernes

Depuis 2023, les baskets techniques inspirées du running investissent certains restaurants. Elles allient style urbain et chaussures de sécurité performantes. Les bulles d’air thermosoudées au talon procurent un amorti longue durée.

  • Tige knit déperlante limitant la chaleur interne.
  • Semelle EVA + caoutchouc ramenant l’adhérence au niveau SRC.
  • Look contemporain compatible street-uniform de foodcourt.

D’après l’enquête FoodService 2025, 72 % des chefs millennials préfèrent ces modèles pour marier identité de marque et exigences réglementaires.

Chefs, commis, plongeurs : quelles chaussures privilégier selon votre quotidien ?

Adapter la paire au poste simplifie la vie de la DRH et réduit le turnover. La matrice suivante résume les grandes lignes :

Poste Exigence dominante Style recommandé Niveau optimal
Chef second Confort et esthétique Mocassin haut de gamme S1

Commis production

Sécurité renforcée Basket technique S3

Plongeur  Imperméabilité Sabot polymère S3

Entretenir ses chaussures de cuisine : astuces pour prolonger leur durée de vie

Même la meilleure des chaussures se dégrade si l’entretien manque de rigueur. Trois minutes quotidiennes suffisent pour doubler la longévité d’un modèle S3.

  • Rinçage à l’eau tiède et savon pH neutre afin de préserver les matériaux.
  • Séchage à l’air, loin des lampes chauffantes qui fracturent la semelle.
  • Désinfection hebdomadaire avec spray bactéricide pour maintenir l’hygiène.

Fréquence Action Bénéfice
Chaque soir Nettoyage Maintient de la couleur

Hebdomadaire

Retrait de la semelle interne Elimination des odeurs
Trimestriel contrôle de l'usure SRC Réassurance sécurité

 

En définitive, les bonnes chaussures de cuisine allient sécurité, normes, confort et style. Choisir un modèle adapté à ses contraintes et en assurer l’entretien quotidien reste le plus sûr moyen d’assurer une protection durable, de booster la performance et de faire rimer passion culinaire et bien-être au travail.

Ultime conseil : remplacer la paire dès que la semelle révèle des zones lisses. La sécurité prime toujours sur la nostalgie d'un cuir bien rodé.

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